Dis oui Ninon de Maud Lethielleux
un grand merci à Antigone pour ce livre voyageur
Ce livre étant le premier roman de Maud Lethielleux, je l’insère dans mon challenge du premier roman, bien que ce livre a déjà fait le tour de la blogsphère.
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Dans ma classe, une immense dame maigre et très laide avec des cheveux courts et des gros sourcils m’a demandé de recopier le mot écrit au tableau. J’ai essayé d’imiter les traits droits comme du blé un jour sans vent, c’était très difficile, mes doigts glissaient sur la mine colorée. La dame s’est approchée et elle a dit : Mon dieu ! J’ai dit que j’étais pas dieu mais que si elle voulait m’appeler comme ça, pourquoi pas. Elle a répété :
― Mon dieu… Tu ne sais même pas écrire « maman » ?
― Non, ça sert à rien que je l’écris puisque je dis jamais maman.
― Tu…tu ne dis jamais maman !
― Non, je l’appelle Zélie parce que c’est trop mignon et en plus c’est personnel et assumé pour de vrai.
La dame m’a dit de ne pas parler sur ce ton, j’ai répondu que je ne mangeais pas de poisson parce que sinon, on allait vider la mer.
Du haut de ses neuf ans, Ninon observe le monde. Un monde où les adultes ne s’aiment plus, où les mots n’ont pas de sens, où les mensonges sont rancuniers... Parce qu’elle ne le comprend pas, Ninon décide de s’en détourner et de vivre avec son père qui n’a plus rien. Rien, sauf elle.
Ensemble, ils refont leur monde, construisent une maison à partir de rien, traient les chèvres, vendent sur les marchés, oublient l’école et les bonnes manières, sans se soucier des bien-pensants, ni de madame Kaffe, l’assistante sociale.
Dis oui, Ninon est une histoire d’amour. Celle d’une petite fille pour son père et celle d’un homme pour la liberté
J’avais souvent croisé des critiques sur ce livre, les propos m’ont séduite et j’ai profité, bien que je n’aime pas trop ce mot de “profit”, du voyage de “Dis oui, Ninon” pour le découvrir.
Ce fut une belle découverte, et comme toujours j’ai bien ressenti cette jubilation du premier roman. Bien même si l’auteure avait écrit d’autres choses avant mais non abouties, l’effervescence bouillonne à chaque page. J’ai bu ce livre non d’une traite car le temps ne m’était imparti pour le faire, mais j’ai savouré mot après mot, chapitre après chapitre sans me rendre compte que déjà j’avais lu un tiers en un rien de temps. La suite a été finie aussi vite, impatiente de connaître le sort de cette petite fille qui m’a fait craquée.
C’est une très belle histoire, émouvante et attendrissante. L’écriture somme toute très simple, ce qui est normal puisque que l’auteure a choisi de faire parler Ninon est agréable.
C’est drôle et tellement vrai, ces mots d’enfant ! Ne dit-on pas : la vérité sort de la bouche des enfants. C’est ce que j’ai ressenti tout le long du roman. Cette vérité qui jaillissait de cette petite fille éclaboussant ce monde d’adultes.
Je suis contente d’avoir lu ce livre et je lirai son second roman, nous verrons bien comment elle va nous séduire cette fois-ci ?
Encore merci à Antigone pour ce livre charmant…et plein de poésie sensible, c’est beau et tendre…
- Elle est pas difficile ma vie, elle est belle, c’est un bourgeon de rose qui s’ouvre dans la rosée, elle est belle ma vie en autarcique. Evidemment, tu peux pas comprendre toi, tu ne connais que les autoroutes.
Elle ne dit plus rien pendant longtemps, je lui propose de lui dire salut à Fred, elle refuse. Je lui demande si elle a l’amour timide, elle ne voit pas ce que je veux dire, non, vraiment. //
C’est drôle, les saisons. L’automne, c’est la fin de tout ce qu’on connaît et le début du vide qui va se remplir doucement avec le temps. C’est Zélie qui s’en va, c’est le matelas sur le toit, les feuilles qui s’envolent et les oiseaux migrateurs. Au début, ‘y a des jours pluvieux sans ciel et soudain un rayon de soleil qui a oublié de s’enfuir.