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20 février 2010

Dickens, barbe à papa de Philippe Delerm

Et autres nourritures délectables ( un livre qui aurait pu faire la belle affaire au challenge lire et manger chez chiffonnette mais je n’ai toujours pas compris cette histoire de la recette, ce livre ci mais à l’honneur le rapport très intime lire et manger mais je ne trouve pas de recette si ce n’est qu’une bonne purée maison, une menthe à l’eau par exemple car le livre foisonne d’évocations culinaires…)

un livre voyageur qui me vient de chez art-souilleurs que je remercie pour ce partage merveilleux.

Quatrième de couverture

Merci pour la purée, pour Alain de Botton, pour le vin chaud, pour Léautaud, pour les Mustang de don Pedro, pour Flaubert et la menthe à l'eau, pour la pizza des pas perdus, les nuits anglaises de Dickens et les secrets du mousseux tiède. Bien sûr que l'on dévore encore. Comment se souvenir sinon d'avoir pu dévorer?"

Mon avis

Inutile de chercher midi à quatorze heures, c’est tout simplement du pur Delerm comme je l’aime, un petit régal de mots mijotés, choisis, de qualité, du produit pur terroir, servis à la bonne franquette, sans manière ni blabla ni chichis…

Delerm c’est de la poésie au quotidien, de la simplicité et de l’authenticité, des échos à nos propres souvenirs d’enfance, et la cerise sur le gâteau pour moi : à la page 41… vous saurez après … Comme on dit : les choses les plus simples sont les meilleures…

Une petite balade chez Delerm ça ressemble à un dimanche au bord de l’eau, tranquille, c’est une promenade au coeur de la nature, loin de la foule citadine, c’est un jour ordinaire mais qui pourtant sort de l’ordinaire, simplement le bonheur d’apprécier des petits riens…

un petit tour d’horizon culinaire et escapades de souvenir

Purée vivante

… m’a fait sourire, l’action d’épuchage en lisant le vieux papier … ça m’arrive aussi, et tout en épluchant on apprend des infos défraîchies qui nous font sourire… moi je dis une bonne purée maison il n’y a rien de plus simple à faire et rien de meilleur en y mettant un bon bout de beurre et le fin du fin, quelques volées de fleur de sel sur le dessus..;. un régal… ça fond en bouche, et la fleur de sel craque un rien sous la dent … sans compter les beaux paysages qu’on s’amuse à faire, du jardinage et quand la sauce vient se glisser comme la rivière torrentielle , puis on plante quelques champignons, on dirait une forêt …

Faire petit

l’art du goûter, une belle grande tartine de pain dans la miche d’un kilo, accompagné d’une seule rondelle de saucisson ou bien de deux carrés de chocolat…

à l’heure du jetable, ces belles tartines relèvent de la préhistoire… les mômes dégainent à la sortie de l’école, qui un k… et qui un truc machin sous cellophane… adieu tartine de vache qui rit, de beurre avec un voile de cacao, de belles tartines dégoulinantes de confiture fait maison, et aussi au fil des saisons les cueillettes en direct sous l'arbre fruitier, ou quelques mûres charpardées le long du chemin, le cartable sur le dos... un grand bol de fraises avec une bonne cuillère de crème fraîche et un nuage de sucre en poudre...que de souvenirs cet auteur réveillent en moi…

Mistral gagnant

alors frisson assuré j’adore cette chanson et je me souviens aussi de ces bonbons qui nous faisaient gagner au hasard de notre chance

Garonne à la menthe

extrait : la route se faisait chemin d’herbe blonde entre les peupliers. L’odeur un peu fade bientôt place à ce mélange autrement fort de menthe sauvage et de vase à demi séchée qui m’annonçait avec délice et crainte le bord de l’eau. --- Le bord de la Garonne sentait la menthe sauvage, et j’y buvais la menthe Cusenier. La ration de sirop était assez généreuse, et quelques volutes foncées dérivaient au fon du verre. En haut, le vert plus léger, prenait au soleil la couleur parfaite de l’été immobile. Menthe à l’eau ! Toutes les soifs d’été gardent pour moi ce dégradé de verts montant des profondeurs troublantes de l’eau sombre vers la lumière étale, la sérénité, dans la fatigue conciliante du plaisir-terreur accompli.

Et je suis devenu Folco (celui qui aime les chevaux)

Qui n’a pas lu crin blanc dans sa jeunesse… cette collection que Delerm décrit, oh oui je m’en souviens aussi, c’était vraiment des beaux livres d’où le nom de collection prestige!!

Transparence !

la ronde des pots de yaourt ! souvenez vous de ces premiers pots en paraffine !

Extrait : Autrefois, les pots étaient plus larges, et caramel, citron, café ne sont venus qu’après, dans des cylindres cartonneux dont on grattait l’enveloppe de paraffine avec la pointe d’un couteau.

Non, c’est autre chose. Un plaisir moins lié à la saveur du produit consommé qu’au maniement du contenant ; le tintement de la cuillère fait chanter la paroi; Ah oui ! ce bruit à la fois clair est un peu mat.

Un luxe suisse

ben là, les vaches mauves m’ont toujours impressionnées, pas vous ?

image037 

Une présence : nous y voilà à la page 41

il est question d’une boucle, celle de la Meuse ( le fleuve pas le département) chez nous on l’appelle la boucle de Monthermé puisque c’est dans ce village qu’elle se situe

N’est-elle pas magnifique notre boucle !  la nature nous fait parfois des sacrés chef d’œuvre !

et puis il nomme les 4 fils Aymon (légende immortalisée dans la roche) c’est tout ça nos Ardennes… un pays de légendes, de poésie et de magie…

Voilà ce n’était qu’un petit échantillon qui vous attend dans ce livre de Delerm, je ne vais pas tout dévoiler… Voyez comme un livre peut vous transporter dans les souvenirs, dans le temps et l’espace, le tout écrit admirablement, une poésie qui hume l’authenticité…

un ptit goût de roudoudou, un carré de chocolat qui fond dans la bouche, un livre de crin blanc sur les genoux, non loin un verre de sirop de menthe, et  nous voilà  retournés en enfance… 

Delerm ce n’est que du plaisir !!! les mots me manquent tant c’est indéfinissable, il faut avoir le coeur grenadine aussi pour apprécier ces petites choses qui nous attendrissent, un peu de nostalgie par forcément, mais sans doute nous aimions ce temps révolus et s’y replonger nous rend un peu rêveurs.

Encore un grand merci pour ce livre voyageur d’Art-souilleurs…

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Commentaires
P
A sylvie, je n'ai pas lu "A garonne" mais ce n'est que partie remise, tout Delerm me convient quand je tombe dessus je ne cherche même pas à lire la quatrième de couverture, je prends tout simplement...
S
Je note, j'avais adoré "A garonne" pour les mêmes raisons que tu as adoré celui-ci:)
L
Ton billet aussi est un pur bonheur, j'adore comme tu parles de ce livre, c'est très évocateur... Superbe, tu mets l'eau à la bouche... Cela faisait longtemps que je voulais lire cet auteur mais là tu m'as convaincue, dès que j'aurais un peu rattrapé mon retard, je me lance (j'avais déjà noté "garonne") Ce qui est un peu dommage c'est que, peu de ses livres passent en poche...) Tu t'est vraiment surpassée avec tes derniers billets, je les ai tous adorées... Très bonne soirée à toi. Bises.
L
Les livres de Delerm c'est du pur bonheur. Je ne compte plus ceux que j'ai lus... et j'en ai deux dans ma PAL: "à Garonne" et "Quelque chose en lui de Bartleby". Hmmm!
A
Je suis heureux de voir qu'il t'a plu. Pour ceux qui seraient intéressés, il est toujours possible de s'inscrire pour le recevoir !
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