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18 mars 2010

La ville insoumise de Jon Fasman

Quatrième de couverture

A trente-quatre ans, Jim Vilatzer considère que sa vie s’enlise dans la médiocrité. Employé dans le delicatessen que ses parents, enfants d’immigrés russes, ont ouvert dans une banlieue de Chicago, échaudé par un échec sentimental, pris à la gorge par des créanciers, il suffoque et rêve d’un changement de décor. Lorsque l’opportunité lui est offerte de partir en Russie, il la saisit sur le champ. C’est ainsi que le jeune Américain s’installe à Moscou, où il est embauché par la Fondation de la mémoire pour recueillir des témoignages. Peu à peu, il se familiarise avec une ville inhospitalière qui ne ménage pas ses habitants, loin de se douter qu’en tombant amoureux de la belle Kaisa et en rencontrant d’anciens prisonniers, il sera mêlé à un complot d’envergure planétaire, au grand dam du gouvernement russe et de la CIA.

Ce thriller mené tambour battant est avant tout une déclaration d’amour à une ville chargée d’émotions et d’histoire ainsi qu’une réflexion tout en finesse sur le déracinement et l’identité familiale

Mon avis

Après un début plus que difficile, dès le premier chapitre je me suis sentie complètement larguée, mais je me suis accrochée ! Car je pensais au fond de moi, que ce livre à quelle chose à nous dévoiler, à nous apporter … Je suis une grande curieuse et avide de découverte, “la ville insoumise” ce titre si évocateur et cette sublime couverture font que ma raison a bataillé pour aller au bout de ce roman, difficilement il faut bien le dire.

La difficulté a mon humble avis, vient de mon intérêt qui ne s’est pas réveillé avec ces histoires d’espionnage, de magouilles, et tous ces noms aux consonances slaves un peu de mal à me mettre des repères sur les personnages. L’intrigue n’est pas majeure dans cette histoire, mais plus un témoignage d’un passé au présent d’une ville qui demande qu’à être connue.

L’écriture est de qualité, et l’auteur a su nous faire voyager dans les confins d’une ville autrefois si puissante et aujourd’hui livrée à elle-même.

Voilà à mon sens, l’atout du livre, cette découverte de cette ville, car l’auteur a peaufiné ses descriptions, a su retranscrire cette atmosphère glauque d’une population déstabilisée, la pauvreté imminente et grandissante d’ un peuple en mal de vivre décemment.

le deuxième point fort de ce roman, c’est la quête d’identité du héros, Russe en Amérique, et Américain en Russie. Né et élevé en Amérique mais dans le souvenir d’une Russie avant le grand chaos, Jim se rend dans ce pays, racine de ses origines, l’histoire des gens déracinés, ce mal être de n’être ni reconnu ici et encore moins là-bas.

Le héros est un peu à l’image du livre, il a du mal à émerger sur cette terre hostile. Un Américain qui vient recueillir le témoignage des uns et des autres, c’est plutôt louche. Il semble être qu’un pion sur l’échiquier de cette aventure, allant de l’un à l’autre personnage sans être réellement attendu ni accepté. On lui livre quelques brides d’histoire, on suppose, on murmure mais au bout qu’adviendra de tous ces témoignages. C’est encore ici, que le livre nous donne l’envie de poursuivre, car malgré la longueur du récit, tous ces confidences nous apprennent beaucoup sur cette Russie d’hier et d’aujourd’hui…  C’est à mon sens, un livre à faire découvrir, non pas pour le côté thriller que je n’ai aucunement ressenti, mais pour cette peinture moscovite telel une icône, l’auteur a su travailler avec précision, affiner les détails comme des enluminures et offrir aux lecteurs un décor vivant terriblement palpable. On ressent cette grande pauvreté, toute cette grandeur déchue qui s’effrite au fil du temps, et ce passé si lourd traîné comme un boulet.

Je dirai que je suis mitigée suite à cette lecture voire interrogative …

Lecture complexe pour toutes ces histoires embrouillées mais délicate pour ce tableau de Moscou et sa population.

Extrait page 61 : La gageure de Moscou imposait à ses habitants, c’était de donner libre cours à leur humanité au cœur d’un environnement destiné à ravaler l’individu au rang de quantité négligeable. Tout y était démesuré, colossal, grandiose, rude, terne et froid. Chaleur et couleur se gagnaient de haute lutte ; ce n’était peut-être pas un hasard si, dans cette contrée aux hivers interminables, les mots signifiant “rouge” et “beau”, kransiy et krasiviy, avaient un étrange air de famille. Moscou portait en bandoulière, avec morgue, cette barbarie profonde, d’une douloureuse humanité.

Ce livre est un partenariat avec Chez les filles et les éditions Seuil que je remercie pour cet envoi.

Pour ne pas rester sur un avis peu enthousiasme des uns et des autres lecteurs, allez donc rendre visite à Moscou la géante ici et une galerie photos ici

 

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Commentaires
P
A keisha, je suis curieuse de lire ton billet !
K
Deuxième billet sur ce roman aujourd'hui... Je le lirai , alors je vous lis en diagonale. Les avis sont divers. bah, j'y trouverai bien de l'intérêt, à ce livre, j'ai déjà voyagé dans le coin!
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