LE GOUT DES PEPINS DE POMME de katharina HAGENA
A la mort de Bertha, ses trois filles, Inga. Harriet et Christa, et sa petite-fille, Iris, la narratrice, se retrouvent dans leur maison de famille, à Bootshaven, dans le nord de l'Allemagne, pour la lecture du testament. A sa grande surprise, Iris hérite de la maison et doit décider en quelques jours de ce qu'elle va en faire. Bibliothécaire à Fribourg, elle n'envisage pas, dans un premier temps, de la conserver. Mais, à mesure qu'elle redécouvre chaque pièce, chaque parcelle du merveilleux jardin qui l'entoure, ses souvenirs se réveillent, reconstituant l'histoire émouvante, parfois rocambolesque, mais essentiellement tragique, de trois générations de femmes. Katharina Hagena nous livre ici un grand roman sur le thème du souvenir et de l'oubli.
Peinture de chez : www.josettemercier.ch avec son aimable autorisation de parution sur ce blog.
On pourrait facilement dire que c’est l’histoire d’une famille de filles : la grand-mère, la mère, des soeurs, les cousines et l’amie… mais aussi un trio, un drame, et les souvenirs qui ricochent dans le temps, l’oubli et l’envie de goûter encore un peu à la saveur d’antan…
Hériter d’une maison familiale aussi chargée de vécu, incontestablement, ça devient plus qu’une demeure ça devient un album de photos souvenirs, un mémoire de famille… Iris nous promène entre le présent avec son héritage et cette histoire d’amour avec Max qui fleurit simplement, et son passé.
Des étés à la campagne, des baignades au lac, des compotes de pomme avec 3 pépins c’est bien meilleur, on sautille dans les branches d' arbre généalogique d’Iris :
“Anna aimait les boscops, Bertha les cox orange. En automne les chevelures des deux soeurs exhalaient un parfum de pommes, leurs vêtements et leurs mains également. Elles faisaient de la purée de pomme et du jus de pomme et de la gelée de pomme à la cannelle, et la plupart du temps, elle avaient des pommes dans les poches du tablier et une pomme entamée à la main.”
Une histoire d’amitié en triolet, les choses de la vie qui se découvrent en murmure… ce livre vous susurre l’authentique parfum d’une existence avec son lot de petits bonheurs simples et les blessures qui ne disparaissent jamais, rejaillissent quoi qu’on fasse au détour d’un souvenir ou vous plonge dans des profondeurs sans fond sans jamais resurgir dans la réalité telle la grand-mère Bertha.
“A partir d’une certaine quantité de souvenirs, chacun devait finir par en être saturé. L’oubli n’était donc lui-même qu’une forme de souvenir. si l’on n’oubliait rien, on ne pourrait pas non plus se souvenir de quoi que ce soit. Les souvenirs sont des îles qui flottent dans l’océan de l’oubli. Il y a dans cet océan des courants, des remous, des profondeurs insondables. Il en émerge parfois des bancs de sable qui s’agrègent autour des îles, parfois quelque chose disparaît. Le cerveau a ses marées. Chez Bertha, les îles avaient été submergées par un raz-de –marée. Sa vie gisait-elle au fond de l’océan ? “
une histoire qui vous submerge dans un bain odorant, de sensations estivales et d’ambiances familiales, comme si vous partiez en vacances chez votre grand-mère.
l’amour compliqué se trame entre les deux soeurs et ces drôles de phénomènes de pommiers qui bourgeonnent hors saison
“Avant qu'il eût pu dire quelque chose, la bouche de la jeune fille se posa sur la bouche de Carsten qui lui rendit son baiser, et tous deux s'affaissèrent alors dans l'herbe, sous le pommier, et c'est en haletant et avec des gestes maladroits qu'ils se débarrassèrent mutuellement de leurs habits. La nymphe arboricole de Carsten ne portait qu'une chemise de nuit, il ne devait donc pas être trop difficile de l'en délivrer, n'empêche que lorsque deux personnes veulent se déshabiller, se déshabiller l'une l'autre tout en continuant à s'embrasser et sans cesser de se tenir enlacées, alors ce n'est pas si simple, surtout s'il s'agit de personnes n'ayant pas l'habitude de ce genre de chose. Mais ils le firent et firent encore bien davantage, et la terre s'embrasa autour d'eux, et le pommier sous lequel ils étaient étendus se mit, bien que l'on fût déjà en juin, à bourgeonner pour la deuxième fois."
Photos personnelles
A tout ceux qui ont ce souvenir d’été à la campagne vous apprécierez forcément ce livre !
Pour ceux qui n’ont jamais connu de vacances en famille, entre cousines, retrouver les amies
Peinture de chez : www.josettemercier.ch avec son aimable autorisation de parution sur ce blog.
profiter d’un été à gambader par monts et par vaux, se prélasser sur les berges d’une rivière
et nager comme un gardon
Peinture de chez : www.josettemercier.ch avec son aimable autorisation de parution sur ce blog.
croquer les fruits à la sauvette, flâner sur les sentiers
Peinture de chez : www.josettemercier.ch avec son aimable autorisation de parution sur ce blog.
et cueillir des gros bouquets de fleurs sauvages,
faire les confitures,
et s’endormir sous un arbre,
écouter la nature, et respirer le bonheur si simple “d’être”… un goût de vie plus qu’un goût de pépin de pomme…
alors lisez ce livre sans doute votre imagination sera suffisante pour comprendre que les souvenirs d’enfance sont bien différents des uns et des autres ils se forgent dans la chair de nos racines familiales puisant un certain plaisir à les mettre par moments à la lumière…