Ardennes et nos voisins belges une longue histoire
Les Ardennes : Découverte de la Vallée de la Meuse
Ce pays voisin, je l'ai beaucoup cotoyé durant mon enfance, ma grand-mère habitait à quelques km de la frontière, c'était à travers bois que nous y allions quand j'étais en vacances chez elle. Une longue marche pas toujours rassurante, croyez moi, l'angoisse me prenait parfois surtout quand c'était l'hiver avec ce silence au coeur de la forêt, seuls le crissement de nos pas nous accompagnait.
Nous y rendions pour nous divertir et nous fournir en produits licites, je précise, de bons chocolats par exemple, on en profitait pour rester un peu dans un endroit, où on jouait aux quilles, c'était un établissement qui faisait office de café, d'épicerie, nous, on dévalisait les rayons friandises, et les adultes se désaltéraient d'une bonne bière. On restait là, le dimanche, à jouer et profiter de ces intants si conviviaux, de ces longues balades au pays voisin j'en ai gardé un goût certain pour la marche.
Je sais aussi que durant la guerre, les gens marchaient bien plus souvent à travers ces bois pour se rendre de l'autre côté de la frontière, pas besoin de faire un dessin, ce que la France n'avait pas, la Belgique l'avait peut-être... j'aimais écouter ces histoires.
Actuellement, nous allons encore en Belgique plus au même endroit mais du côté de Bouillon, une ville qui a du charme, avec la Semoy qui la traverse de tout son long. Beaucoup de jolis coins à découvrir, et surtout goûter le café à Florenville, il n'a pas son pareil en saveur, toujours accompagné de son petit carré de chocolat noir, parfois d'un spéculos. N'aimant pas la bière, un café me va tout autant, avec une bonne gaufre comme eux seuls savent les faire.
L'amitié des ardennais français et belges est bien certaine... peut-être moins prononcée à l'heure actuelle mais je l'ai connue je peux l'affirmer.
La frontière a existé contrairement aux dires du reportage sans doute pas à Givet mais pour aller à Bouillon, si, le poste de douane est toujours en place mais déserté et délabré évidemment.
Du temps où les douaniers étaient encore en service, ils étaient un peu comme dans une station de péages, dans des petites cahutes, nous devions rouler au ralenti, et s'arrêter devant la cahute, le douanier nous faisait un signe de passer ou alors il sortait, et là il nous demandait :"de la marchandise à déclarer" ? parfois on devait ouvrir le coffre, rien de bien méchant, nous achetions que du chocolat et des cigares à offrir. Ils nous laissaient toujours repartir avec : c'est bon, roulez...
Maintenant, la douane est devenue un fantôme, tout le monde passe à vive allure, moi j'aime encore passer au ralenti, et regarder ce pan de mon enfance d'une autre époque.