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14 juillet 2011

La fausse porte de Xavier HOUSSIN

« Je veux rester petit tout en devenant grand. »
Présentation de l'éditeur

Nous sommes dans les années 1960. Le narrateur est un petit garçon qui quitte l’école primaire. Il entre en sixième, au collège religieux de Senlis. Fils unique élevé sans son père, il est un peu solitaire. Au moment des adieux maladroits à son meilleur ami, il se raconte le temps qui est déjà passé – il n’y a pas d’âge pour avoir des souvenirs… Ce sont la classe et les copains, les promenades en forêt, la pêche à la rivière. Le chien Mickie. Les oncles et les tantes, les grandsparents du Nord, les vieilles demoiselles, collègues de sa mère. Et les livres aussi. Ceux qu’il peut feuilleter dans la bibliothèque de la propriétaire du manoir d’à-côté. Ceux de Mme Fiévet, la libraire. 
La rentrée scolaire va tout jeter à bas. Le monde où il pénètre ne veut pas des rêveurs, ni des doux. Au collège, il va devoir apprendre à être différent. Ces années de collège sont des années où l’on vous fait mettre à mort l’enfance, sous prétexte qu’il faut grandir, passer de l’autre côté. C’est la vie, disent-ils. Tous le répètent ensemble. Même ceux qui vous aiment. Les autres enfoncent le clou. Alors, on se cogne, on souffre, on ravale ses larmes. Un jour, on s’aperçoit qu’on a le coeur durci. Trop tard ? Il suffit quelquefois d’un poème, de quelques mots d’un livre pour que reviennent les émotions. Et pour qu’on soit sauvé.

Biographie de l'auteur

Xavier Houssin est journaliste littéraire. Il a publié trois romans : La Ballade de Lola, 16 rue d’Avelghem, Le premier pas suffit, et un récit : La mort de ma mère. Écrivain hanté par la disparition, il est aussi poète. Son dernier texte, Montée des cendres, a paru en 2010 chez Caractères, la maison où il avait publié un tout premier recueil à l’âge de dix-sept ans.

***

La fausse porte, et une porte dissimulée dans les remparts de la ville de Senlis connut uniquement par les habitants du coin, c’est là que le gamin retrouve son ami Régis, là où ils cachaient leur cartable après la classe avant de renter chez eux.

Une porte à pousser, celle des souvenirs d’un gamin qui quitte le primaire pour affronter le collège :  des interrogations, des peurs et l’apprentissage d’une vie scolaire quelque peu dépassée de nos jours. Un bouleversement total !

L’absence du père qui pèse lourd qui plane comme un abandon, mais une mère aimante et douce, la vie qui suit son cours envers et contre tout.

L’auteur nous évoque cette partie de l’enfance, les vacances dans la famille, les amours d’une cousine, les amitiés qui s’évaporent avec le temps, un tendre tableau des années soixante, qui nous met en pleine face l’époque révolue d’une éducation stricte sur les bancs de l’école. Tout lecteur qui a connu un peu cette époque même encore les années 70, sourira peut-être avec une pointe de nostalgie, toute la nouvelle génération, s’indignera sans doute  de découvrir les pratiques scolaires au sein d’une école privée catholique.

Au-delà de ces souvenirs, on aborde la solitude de l’enfant face aux changements qui bouleversent : les angoisses, la perte des amis, et la difficulté à se faire sa place au sein d’un groupe. S’imposer, se rebiffer, ou se faire tout petit ! Quitter l’enfance sans arrière goût de nostalgie, affronter le monde acide des adultes,  au fil du récit on tangue vers cette évolution inexorable et puis on ressent soudain l’enfance s’effeuiller de page en page pour arriver à la fin à une métamorphose qui se devine sur un diapason qui sonne la déception. La vie n’est pas toujours celle qu’on imagine, le parcours devient vite celui du combattant, il faut se battre ou être battu, le gamin en fera les frais pour ensuite retourner ce lot de haine vers les plus faibles.

On ressent la souffrance de cet enfant et puis, il trouvera un réconfort en s’évadant dans les livres.

Page 67 : Mme Fiévet me permet de feuilleter des heures, m’installer dans un coin et lire sans acheter. son magasin sent le papier, le bois ciré, la colle. L’encre neuve. Le plastique des protège-cahiers. J’y vais de plus en plus souvent. Le jeudi et quelque fois le soir en sortant de l’école. 

C’est un doux rêveur, qui ne comprend pas toujours ses actions, et les blessures qu’il doit subir, celles des autres volontaires, et celles de la vie inévitables comme le deuil.

Une lecture toute en tendresse, sans grande fioriture, mais qui nous rappelle que le passage de l’enfance vers ce monde inconnu et austère de l’adulte peut terrifier plus d’un enfant.  Un moment difficile qui demande des réponses à ce flot d’interrogation.

Une plume légère parfois poétique, tendre

page 24 Je m’allongeais dans l’herbe au pied du grand cèdre , à regarder, par-dessous, les branches nager au courant du vent en algues dans le ciel. La rivière à l’envers. Et je courais, souvent, à attraper mon ombre.

Pour écouter une présentation de ce livre plus en détail que mon billet, cliquez sur le lien

 

J’ai lu ce livre dans le cadre du club des lecteurs avec Librairie Dialogues que je remercie pour cet envoi.

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Commentaires
P
@ clara, effectivement, bien mais sans plus
C
Je ne te sens pas très enthousiaste, non?
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