La couleur bleue de Jörg Kastner
La couverture est un tableau de Jan Vermeer “L’atelier de l’artiste” 1665
Amsterdam, 1669 : un teinturier spécialisé dans la couleur bleue assassine sauvagement sa famille. Le lendemain, le gardien de sa prison est lui-même pris d'un excès de folie et massacre sa compagne. Quel secret se dissimule derrière ces meurtres ? Pourquoi un mystérieux tableau bleu apparaît-il systématiquement lors de chacun d'eux ? C'est ce que devra découvrir le jeune Cornélis, élève de Rembrandt et amoureux de la fille de celui-ci. Pour dénouer les fils de cette sanglante histoire, le voilà pris dans une course rocambolesque, où les haines religieuses se mêlent au commerce illicite de la compagnie des Indes, et où les tableaux des grands maîtres servent d'appâts aux amours tarifés de luxe. Couleur rare et sacrée, le bleu serait il l'incarnation du mal et du crime ?
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Pour ce challenge, au si joli mot Bleu, j’ai déniché ce livre au hasard dans les rayons de la BM, et je dois dire que je ne pouvais pas mieux tomber, le bleu est le sujet principal d’un bout à l’autre du livre. Le hasard me réussit souvent bien, je n’ai pas hésité et j’ai bien fait.
Un thriller historique éblouissant, les pages tournent, tournent à une vitesse folle. Ce roman mêle judicieusement l’histoire, le suspense et une intrigue sur le pouvoir de cette couleur bleue. Je me suis régalée à lire ce livre qui m’a emportée à Amsterdam au XVII siècle, auprès de Rembrandt et ce mystère qui plane sur les pouvoirs de cette couleur bleue d’autant que cet artiste n’a jamais de bleu sur sa palette, étrange ! Chaque personne qui a été en rapport avec “le tableau de la mort”, se voit plonger dans une démence meurtrière. Pourquoi et comment, voilà les deux grandes questions qui se lèvent pour nous faire palpiter à travers une épopée menée à l’excellence. On aborde des lieux incongrus : la fameuse prison Rasphuis, on fleurette dans la maison du célèbre peintre Rembrandt (mal reconnu à son époque) , on s’attable dans des cavernes, fouine dans les librairies et marchands d’art, et humer le hareng puis se retrouver dans des galeries souterraines où se tisse une société secrète contre le calvinisme, pour se retrouver tel un pirate sur les flots à guerroyer, et finir en beauté à patiner sur un lac gelé et enfin se reposer au soleil loin de tournoiement sur l’île de Java !
Même si on ne peut classer ce roman dans le rayon grande littérature, j’ai passé un excellent moment de lecture palpitante et instructive, notamment sur Rembrandt, je vous invite à cliquer sur le lien ici ou sur Le philosophe ci-dessous ( superbe escalier ! je ne suis pas une fan de ce peintre mais je dois dire que ce philosophe m’impressionne ! )
Rembrandt aux yeux hagards
Le philosophe
Un billet court, mais une grande satisfaction pour cette lecture ! Manque de temps, je vous mets juste deux petits extraits de rien, surtout n’hésitez pas lors de vos vacances à prendre un peu de temps pour lire ce thriller historique.
Page 40 : “Je me tournai de nouveau vers le tableau et observai les habits de la famille du teinturier-pastelier, où s’exprimaient différents nuances d’un bleu pénétrant. Le fond, le mur de la salle commune, était bleu lui aussi, plus sombre que les vêtements et pourtant d’une étonnante luminosité. Cette clarté bleue semblait rayonner sur toute la peinture, comme s’il fallait qu’elle en sorte pour envelopper et ensorceler celui qui l’observer.”
Page 70 : “ C’était en outre un lundi, dit “lundi bleu” dans le milieu des teinturiers spécialisés dans le pastel. Les dimanches chômés, on laissait les draps baigner plus longtemps que d’habitude dans la teinture, et le lundi on les suspendait pour les faire sécher à l’air. Comme c’était en séchant que la marchandise prenait sa teinte, on parlait de “lundi bleu”. Ce jour-là, en général, les compagnons teinturiers n’avaient pas grand-chose à faire, le calme régnait donc aussi le long du Färbergracht.”
J’inscris ausse ce roman au challenge de Katel pour l'Allemagne même si l’histoire se déroule aux pays-bas ! Pour ceux qui sont doués en langue, voir le site de l’auteur en VO ici