Leurres et lueurs de Birago Diop
“Quand réveillant la terre d'El-Kanésie
D'impossibles miracles s'accompliront
Les lumières jaillissant de vos fronts
Rendront à votre Afrique sa frénésie.”
EAN13 : 9782708706194
ISBN : 978-2-7087-0619-4
Éditeur : Presence africa
Date Parution : 13/02/2002
Nombre de page : 83
Birago Diop est né en 1906 à Ouakam, un quartier de Dakar au Sénégal. Il est décédé en 1989 à Dakar.
Birago Diop était vétérinaire, il a également occupé un poste d'ambassadeur à Tunis.
Il est l'auteur des célèbres Contes d'Amadou Koumba, publiés aux Editions Présence Africaine, où le merveilleux et le réel sont intimement liés. L'un de ces contes, L'Os, a été porté à la scène et son succès ne s'est jamais démenti depuis lors.
Les poèmes les plus modernes et les plus profondément africains de Leurres et Lueurs ont été inspirés par des contes.
Poésie, conte, théâtre telle est la diversité et aussi la richesse de l'œuvre de Birago Diop, qui ne s'est pas outre mesure préoccupé de distinction ni de classification des genres littéraires.
Un court recueil qui nous plonge dans les méandres d’une mélancolie où le rêve retient les souvenirs. Une poésie empreinte d’ombres et d’angoisses, au goût de terre africaine et d’océan. Des textes courts, intenses et profonds teintés d’une grande sagesse.
J’ai pris plaisir à découvrir cet auteur et je vous livre des textes, mais vous invite à le lire entièrement en cliquant sur ce lien
Puis si comme moi, la découverte plus approfondie d’un auteur vous titille, alors RDV ICI
N’hésitez pas à naviguer sur ces pages, il y a maintes lectures ou écoutes à votre disposition, des contes, et poèmes etc…
PLAGE
Un grand soleil, un soleil de soir éblouit
Sur l'Océan que blanchissent les volutes,
L'embrun comme de vains rêves s'évanouit
Dissipé par la folle fuite des minutes.
Dans les recoins où l'Inconscient s'enfouit
D'indistinctes questions naissent et luttent
Et le murmure des vagues semble un Oui
Aux plus angoissantes qui hantent la Brute.
La voix de la mer en moi obscurément
Réveille l'écho d'autres voix angoissées
Et je sens avoir pensé, en d'autres temps,
Les éternelles et défuntes pensées
Qu'elle roule dans son grand linceul mouvant
Et que jadis les vagues ont cadencées.
DYPTIQUE
Le Soleil pendu par un fil
Au fond de la Calebasse teinte à l'indigo
Fait bouillir la Marmite du Jour.
Effrayée à l'approche des Filles du feu
L'Ombre se terre au pied des pieux.
La Savane est claire et crue
Tout est net, formes et couleurs.
Mais dans les Silences angoissants faits des Rumeurs
Des Bruits infimes, ni sourds ni aigus,
Sourd un Mystère lourd,
Un Mystère sourd et sans contours
Qui nous entoure et nous effraie...
Le Pagne sombre troué de clous de feu
Etendu sur la Terre couvre le lit de la Nuit.
Effrayés à l'approche des filles de l'Ombre
Le Chien hurle, le Cheval hennit
L'Homme se terre au fond de la case.
La Savane est sombre,
Tout est noir, formes et couleurs,
Mais dans les Silences angoissants faits des Rumeurs.
Des Bruits infinis ou sourds ou aigus,
Les Sentes broussailleuses du Mystère
lentement s'éclairent
Pour Ceux qui s'en allèrent
Et pour Ceux qui reviennent.
SAGESSE
Sans souvenir, sans désirs et sans haine
Je retournerai là-bas au pays, .
Dans les grandes nuits, dans leur chaude haleine
Enterrer tous mes tourments vieillis.
Sans souvenirs, sans désirs et sans haine,
Je rassemblerai les lambeaux qui restent
De ce que j'appelais jadis mon cœur
Mon cœur qu'a meurtri chacun de vos gestes ;
Et si tout n'est pas mort de sa douleur
J'en rassemblerai les lambeaux qui restent.
Dans le murmure infini de l'aurore
Au gré de ses quatre Vents, alentour
Je jetterai tout ce qui me dévore,
Puis, sans rêves, je dormirai - toujours -
Dans le murmure infini de l'aurore.
J’inscris ce recueil au challenge la poésie sur les 5 continents