Presqu’elles de Guy Goffette
Voici un petit recueil de 10 nouvelles, pour ne pas dire de 10 tableaux poétiques tout à fait charmant.
La sensualité comme pinceau pour nous peindre les femmes rêvées, devinées, presque là à la frontière du réel et du fantasme. Tout comme un voyage, Guy Goffette nous embarque dans les rondeurs du verbe, l’impalpable du désir, où le froufrou féminin met en émoi le masculin, sourire, regard en catimini… une lecture presqu’orinique.
Rien de déplacé juste des notes voyageuses … habillées de rouge passion.
Encore un petit livre qui m’a plu énormément, auteur que j’ai découvert dernièrement avec “Elle, par bonheur, et toujours nue” qui m’avait enchantée.
Qui mieux que le poète peut nous offrir la délicatesse dans le phrasé ?
Qui mieux que le peintre peut nous offrir des tableaux délicats et lumineux ?
Voici un auteur talentueux qui a la grâce et la beauté pour nous envoûter.
A lire la quatrième couverture, vous poussez déjà la porte le monde particulier des poètes :
Il en est des femmes comme des îles : on ne les aborde jamais aussi facilement qu'en rêve.
A marée haute, protégées par les embruns, elles se rient de nos tentatives, jouent les dévotes ou les catins dans les salons, les cuisines ou les trains de nuit.
A marée basse, elles vous détournent comme rien un écrivain de sa phrase, un voyeur de sa fenêtre, un collégien de ses devoirs.
Insaisissables, on ne les touche qu'en fermant les yeux. Elles sont toujours l'ombre qui fait trébucher nos pas, la lumière qui confond nos routes.
J’aimerai vous offrir des mots plus intenses et à la mesure de ce recueil, mais il est si petit et pourtant si grand, que je préfère vous laisser le plaisir de le découvrir pourtant vous amoureux des mots, des livres voici un petit extrait :
Page 73 : La phrase rêvée, la phrase inespérée, la phrase miraculeuse, celle qui mûrissait depuis des siècles à l’ombre de sa main, au revers de la feuille blanche ; celle sur laquelle il peinait jour après jour, nuit après nuit, cigarette sur cigarette et le coeur battu battant à grands coups de cafés noirs ; la phrase à quoi il lui semblait avoir tout sacrifié, confort, famille, maîtresse, et la mer et le soleil et tous les clairs de lune ; celle dont allait dépendre son avenir, la phrase sans laquelle rien n’est possible et la vie même n’a plus de goût, Dan sentit ce matin-là, au réveil, qu’elle était là, juste à portée de sa main, qu’il lui suffirait d’un petit geste de rien du tout pour la tenir à sa merci, car elle flottait dans l’air entre le lit et la fenêtre ouverte et jouait avec la brise dans les plis du rideau en attendant qu’il se lève et s’en saisisse et qu’il la prenne comme une femme, ainsi qu’il avait pris, la veille, pis et repris, frénétique et inépuisable , au cours d’une nuit folle.,
Ne vous privez pas de ces moments de lecture, un vrai bonheur …
Cette lecture rejoint mon Anti-challenge puisque cet auteur faisait partie de mes nouvelles résolutions de découvrir des livres au hasard donc des auteurs. Conquise par Guy Goffette, d’autres titres fleuriront au fil du temps. Rejoint également le challenge Voisins-voisines pour la Belgique.