Louisa et Clem de Julia Glass
Louisa et Clement sont rivales, amies et sœurs. Toutes deux ambitieuses et exigeantes – Louisa, l’aînée, dans sa passion pour l’art, Clem, la cadette, dans son amour pour la nature –, elles ont une relation compliquée. Louisa rêve d’un mariage stable à New York, tandis que Clem, la rebelle, la préférée selon Louisa, reste fidèle à son travail dans les montagnes Rocheuses mais infidèle aux hommes qui tombent sous son charme. Bien que la vie les éloigne, les deux sœurs vont peu à peu se rapprocher au gré des aléas de l’existence. Malgré les jalousies, les disputes et les larmes qui les opposent, Louisa et Clem ne peuvent échapper à l’amour inconditionnel qui les lie. (source Editions des 2 terres)
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Après avoir lu plusieurs avis mitigés, alors que j’avais déjà acheté ce livre, j’ai débuté la lecture avec une certaine appréhension de déception. Voilà ce que l’on peut lire ici et là qui revenait comme un refrain :
- 1 : difficulté de différencier les deux sœurs
- 2 : trop d’amants qui défilent dans la vie de Clem
- 3 : moins attachant que les deux précédents livres de cette auteure.
Pour ma part, je n’ai lu que “Jours de juin” et je me rallie à la majorité pour dire également que j’ai été moins subjuguée par ce nouveau roman, toutefois, je n’ai pas été déçue du tout.
Les deux autres points 1 et 2 n’ont pas été ressentis comme la plupart des lecteurs.
1 - je n’ai pas eu de mal à différencier les deux sœurs d’autant que chaque personnage intervenait par chapitre et de par leur profession il était facile de faire une distinction nette, aussi les deux sœurs sont si différentes que je n’ai pas ressenti cette ambigüité. Je tenais à le préciser pour les futurs lecteurs, tenez vous en à votre propre avis et lecture, ce point que les deux autres ne doivent pas freiner dans votre choix de : lire ou pas lire ce roman.
Quant au point 2, je comprends que cela peut énerver de voir autant d’hommes défilés dans la vie de Clem, mais je crois que c’était voulu pour bien montrer que Clem aimait le changement non seulement au point de vue amoureux mais aussi géographique et professionnel. De plus, chaque chapitre était espacé de plusieurs années, il semble évident que vu le personnage aux semelles de vent, elle n’allait pas emmener ces amants dans ses valises. Elle vivait au gré du moment, en changeant de lieu, elle occupait un nouveau travail, rencontrait d’autres gens, et aussi d’amants. Je n’ai pas formalisé sur ce point mais accepté ces changements faisant partie d’un tout dans le comportement de Clem qui est excentrique, changeante, aimant l’aventure, croquant la vie à pleine dents, cela me semblait tout à fait en adéquation avec son caractère. A l’opposé de sa sœur, qui est restait stable dans un mariage sans réelle satisfaction hormis un calme digne d’une mer d’huile, a toutefois rompu cette tranquillité pour se réfugier dans les bras d’un nouvel homme, qu’elle a également quitté. Autant de personnage atypiques à découvrir donnant une certaine diversité dans le roman.
Malgré mon appréhension définie ci-dessus, j’ai débuté la lecture avec bonheur par le personnage de la vieille tante Lucy, j’aurai aimé qu’elle reste encore un peu. Certains creux sont à déplorer, mais dans l’ensemble j’ai apprécié ce récit qui nous fait découvrir un environnement et des sujets originaux, savourant la plume de Julia Glass, et cette ambiance particulière un peu feutrée, comme dans “Jours de juin”.
En résumé, un roman qui s’étale sur plusieurs années et divers lieux, des histoires qui viennent s’imbriquer par une multitude de personnages et un lien sororal qui mène la cadence, un secret qui ouvre le bal, un autre qui le clôture. Sans oublier le dévouement de Clem pour la protection de la nature, et celle de Louisa pour l’art.
Une belle peinture comme c’est si bien nous offrir Julia Glass à l’américaine, avec des personnages bien particuliers et parfaitement vivants, qui ne peuvent nous laisser indifférents.
Cette lecture me pousse à lire "refaire le monde" au plus vite.